Histoire des samouraïs
L’histoire des bushis et des samouraïs a eu un impact très significatif dans l’avancée du Japon.
Passant de groupes de guerriers prêts à s’affronter les uns les autres à de sages individus en quête d’un nouvel élan de paix qui transforma à jamais les valeurs du pays, ces guerriers permirent au Japon d’accélérer son développement afin de joindre les rangs des pays occidentaux.
L’ère Yamato (300-710 apr. J.-C.) fut celle des Uji, clans familiaux qui détenaient le pouvoir spirituel sur la population. Tout en se disputant le pouvoir, ces clans comptaient sur des guerriers pour se défendre : les ancêtres des bushis. Plus tard, soit durant l’ère Nara (710-794), on imposa la circonscription militaire des paysans sous tutelle des bushis de grandes familles, sans toutefois obtenir un grand succès. Pour maximiser l’impact de cette « milice », on abolit en 721 le système de conscription pour le remplacer par l’emploi de guerriers à la fois professionnels, beaucoup plus efficaces et fiables. C’était la naissance de la première véritable classe de guerriers « bushis ». Ces hommes armés, ayant pour mission de protéger la noblesse, feront partie de cette organisation qui perdurera jusqu’en 1185. Puis durant l’ère Kamakura (1185-1333), le Shogun implanta un gouvernement militaire, le Bafuku, remaniant ainsi profondément l’organisation du pays. Les bushis prirent les rênes du pouvoir militaire, mais aussi civil, au détriment de la noblesse durant sept siècles.
Sous l’ère Muromachi (1333-1573), les guerres sans fin menées par le nouveau shogunat des Ashikaga, mena au soulèvement et à l’émancipation des fonctionnaires militaires. Les plus riches devinrent des daimyos, des chefs de clan, membres de l’aristocratie militaire dominant l’ancien Japon ; quant aux autres, les bushis, ils devinrent les officiers des troupes de leur seigneur.
Puis, avec l’ère de Momoyama, entre 1573 et 1600, tout va basculer. L’unification du Japon bouleverse toutes les sphères de la société japonaise et signe la fin des bushis tels qu’ils étaient depuis des siècles.
Le déclin des bushis entrainera cependant la naissance des samouraïs, fonctionnaires chargés de faire respecter l’ordre et de maintenir la paix sous le Shogun Tokugawa. Véritable caste, les samouraïs ne recevront plus des terres, mais des pensions et seront fidèlement au service de leurs maîtres (daimyos). Sages et érudits, les samouraïs procédèrent entre autres à la rédaction du Hagakure et du Bushidô, guides leur servant de code moral.
En 1853, l’arrivée des bateaux du commodore américain Perry au Japon marqua la fin de plus de deux siècles d’isolement. S’en suivirent ensuite la France, l’Angleterre et la Hollande qui, sur les pas des États-Unis, forcèrent le shogunat à ouvrir leurs ports au commerce.
Défavorable à ces traités commerciaux, la population réagit vivement, jetant le pays dans le tumulte : le soutien à l’Empereur contre le soutien au Shogun. Les samouraïs, eux-mêmes divisés en deux groupes, s’adonnèrent à de violents affrontements. L’Empereur l’emporta et ainsi ouvert à l’Occident, le Japon se transforma à une vitesse fulgurante. Vingt-trois ans plus tard, les samouraïs furent privés du droit de porter le sabre et en 1878, l’instauration d’une circonscription nationale mit un terme à leurs privilèges.
Leur ordre disparu, les samouraïs sont toutefois devenus l’élite du nouveau Japon, prenant des rôles de directeurs d’entreprises et d’administrateurs. Et leurs valeurs se sont perpétuées et sont, encore à ce jour, très présentes dans l’éducation et le mode de vie japonais.