Ensemble historique du Palais du Potala, Lhassa, Tibet (Chine)
L’ensemble historique du Palais du Potala se situe en Chine, ou plus particulièrement à Xizang, une région autonome du Tibet.
Il s’agit du symbole par excellence du bouddhisme tibétain, puisqu’il fut édifié en tant que résidence officielle du dalaï-lama, chef spirituel et réincarnation de Bouddha, dieu bouddhiste. Il fut officiellement inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1994, deux de ses bâtiments furent annexés à cette inscription en 2000 et 2001, soit le temple de Jokhang et au Norbulinka, le palais d’été du dalaï-lama.
À l’origine, le Potala n’était qu’un seul pavillon, érigé au VIIe siècle par le roi Songtsen Gampo pou souligner son mariage avec la princesse Wencheng. Entièrement dévasté par un incendie au IXe siècle, il laissa la place quelque temps plus tard à un vaste ensemble de bâtiments tels que forteresses, palais et lieux de culte.
En 1645, le cinquième dalaï-lama entreprit la construction du Palais Blanc. Aussitôt la construction terminée, il quitta son lieu de résidence habituel, soit le monastère de Drepung, pour vivre de façon permanente au Palais Blanc. En son honneur et suite à sa mort, Sangye Gyatso, alors régent du Tibet, fit construire le Palais Rouge qui depuis 1694, règne sur l’ensemble.
Jusqu’en 1959, le Palais du Potala fut habité par des dalaï-lamas. Au total, et ce, depuis six siècles, ce sont quatorze dalaï-lamas qui se sont succédé au Tibet. Cependant, les années 1950 marqueront de manière définitive le pays et ses habitants. Mao Zedong, homme d’état chinois, est élu à la tête du parti communiste de Chine. Dans un élan d’unification et ignorant complètement le désir d’indépendance du Tibet, il y envoya bon nombre de troupes militaires en vue de « libérer » le pays de l’oppression imposée par les moines et leur régime féodal en 1950. La même année, le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso, devient chef d’État du Tibet. Bien que ce dernier ait cherché durant plus de neuf ans une solution pacifique à cette grande crise, il se vit forcé de quitter son Tibet natal pour se réfugier en Inde, à Dharamsala.
Malheureusement, encore à ce jour, et bien que des efforts de paix aient été sans cesse déployés durant les cinquante dernières années, le dalaï-lama est exilé et dénoncé systématiquement par la Chine. Le peuple tibétain est contraint d’obéir aux autorités chinoises et n’est aucunement autorisé à adhérer aux coutumes, religion incluse, tibétaines. Selon le dalaï-lama, la culture tibétaine risque de disparaître sous peu, si la situation demeure inchangée.
Les perspectives d’un avenir indépendant pour le pays sont de moins en moins encourageantes. Selon la coutume, le prochain dalaï-lama se doit d’être nommé par des moines tibétains, mais la Chine en a décidé tout autrement. Le prochain dalaï-lama sera choisi par la Chine et devra être né au pays pour occuper ses fonctions, ce à quoi le dalaï-lama actuel répond avec sagesse. La réincarnation de bouddha se doit de naître afin de poursuivre l’œuvre inachevée de son prédécesseur. Pourquoi renaitrait-il en Chine, selon la logique ?
L’ensemble historique du Palais du Potala est, pour sa part, devenu un musée sous l’autorité chinoise. Outre de nombreuses pièces historiques, il renferme les cénotaphes (tombeau élevé à la mémoire d’un défunt, qui ne contient cependant par de corps) des dalaï-lamas. Son état est actuellement en déclin, dû au grand nombre de touristes qui s’y rendent chaque année. N’empêche, il s’agit d’un berceau spirituel et d’une merveille architecturale sans précédent.