Japon et relation avec la nature
On peut rapidement comprendre, par le biais des jardins, que les Japonais entretiennent une relation très intense avec la nature qui les entoure, ses cycles et ce qu’elle apporte au cours des saisons.
Si chacune des espèces végétales japonaises comporte ses particularités saisonnières, les saisons elles-mêmes et la nature générale varient tout autant et permettent de transcender le paysage de façon douce et graduelle. Célébrée de toutes parts, culinairement ou artistiquement, la nature occupe une place de choix dans la vie des Japonais.
Les particularités de cette relation avec la nature seraient issues du shintoïsme, préconisant les liens entre les divers éléments. Ainsi, tous les éléments sont, selon la croyance, liés à des manifestations divines. Les cycles de la vie animale, les fleurs, l’homme, l’eau, le ciel, etc. sont, selon la conviction, venus des dieux. Voilà pourquoi on cherche aujourd’hui à la reproduire de la manière la plus fidèle qui soit, tout en étant également largement idéalisée.
Fait inconnu des touristes ou voyageurs, le Japon est recouvert à plus de deux tiers de sa superficie de forêts, de collines et de montagnes, alors que l’espace habité et industrialisé se situe sous les 10 %. La plupart des gens se limitent donc à la visite des grandes cités, telles qu’Osaka et Tokyo, alors que le pays regorge de paysages impressionnants. La flore et la faune japonaise comptent donc une large variété d’espèces, permettant ainsi de mieux comprendre cette relation privilégiée qui unit les Japonais à leur nature.
Un important facteur vient jouer sur cette diversité hors du commun : les saisons. Le Japon appartient à l’Asie des quatre saisons, tout comme la Corée ou la Chine, de sorte que quatre saisons marquées se distinguent. Le pays, par sa vaste superficie, compte des zones tempérées froides, mais aussi des zones tropicales. Son espace maritime influe aussi sur ses saisons, climats et températures. Le Japon jouit donc d’une double variété climatique.
La végétation japonaise est ainsi ponctuée par la Laurisylve et sa forêt à feuilles luisantes, par les mangroves, par la forêt boréale, ses conifères et bouleaux de Hokkaido ou par de larges futaies, pleines d’érables, d’hêtres, de cryptomères et de cyprès. Bien sûr, des espèces animales spécifiques évoluent aussi dans ce contexte fort riche. On pense au grand ours brun higuma ou au serpent habu.
L’adoration que voue le peuple japonais à sa nature et ses paysages est étroitement liée à la confection des jardins japonais. Subjugué par tant de grandeur et de beauté, un homme aurait ainsi tenté de reproduire un panorama qu’il aurait observé en périphérie de la Baie de Matsushima, chez lui, en ses terres de Kyoto. Il aurait été le premier à en faire ainsi, mais certes pas le dernier.