Asie centrale

Située au cœur de l’ensemble eurasiatique, l’Asie Centrale couvre un territoire de près de 4 millions de kilomètres carrés et s’étend, dans sa définition classique, de l’Oasis de Dunhuang à la mer Caspienne.

Dans sa définition moderne, elle compte cinq républiques qui sont indépendantes depuis 1991, soit le Kazakhstan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan. Cet ensemble de pays compte tout près de 55 millions d’habitants et est membre de la Communauté des États Indépendants (CEI). S’étendant de la Sibérie occidentale au nord, de l’Indus Kush au sud, du Tian shan à l’est et de la mer Caspienne à l’ouest, l’Asie centrale s’est vue contrainte de s’adapter aux forts obstacles géographiques tels que l’absence d’accès aux mers ouvertes ou au climat très chaud en été et très froid en hiver. On y retrouve deux mondes bien différents : les oasis, et par le fait même l’agriculture irriguée et les steppes, menant au nomadisme extensif. Elle se compose aussi de quatre zones de déserts, le Kyzylkoum, le Karakorum, le Takla-Makan et le Gobi. Ses oasis ont longtemps permis l’utilisation de modes d’agriculture anciens. On y cultivait autrefois des fruits et des légumes, du coton et on y faisait même l’élevage de moutons. Cependant, sous l’Empire soviétique, on s’orienta davantage vers la monoculture du coton, ce qui eu pour effet de briser l’équilibre écologique de bassin de la mer d'Aral.

D’un point de vue économique, l’indépendance des pays composant l’Asie centrale est venue changer la donne. Aujourd’hui, ce sont les importantes ressources du sous-sol qui sont exploitées. Riches en hydrocarbures et en minerais, les sols ont permis de voir l’avenir économique de la région sous un angle différent. Pour le Kazakhstan et le Turkménistan par exemple, ce sont les riches gisements pétroliers qui ont la cote, alors que l’Ouzbékistan et le Turkménistan produisent des gaz naturels. Malgré ces facteurs qui sont d’importantes promesses d’avenir, les pays d’Asie centrale demeurent sous-développés par l’indépendance et le passage à l’économie de marché (chômage et inflation).

L’histoire de l’Asie centrale fut ponctuée tantôt par les déplacements des populations nomades, qui changèrent le cours de l’histoire à plusieurs égards, et tantôt par la domination de grands empires influents. La région fut tout d’abord habitée vers la fin du IIe millénaire avant Jésus-Christ par les Cimmériens puis par les Scythes qui fonderont plus tard un empire nomade. Se succèdent ensuite les Sarmates au IVe siècle avant Jésus-Christ puis les Huns. C’est d’ailleurs pour contrer les invasions de ces derniers qu’on érige la muraille de Chine au IIIe siècle avant Jésus-Christ. Viennent ensuite un nouveau groupe, les Jouan-Jouan ainsi que les Turcs qui dominèrent l’Asie centrale jusqu’au XIIe siècle. Le siècle suivant est marqué par la constitution de l’empire de Gengis Khan et par les invasions mongoles.

Enfin, les Russes, qui avaient établi un protectorat sur l’ouest et le nord du Kazakhstan actuel en 1730, prirent plein pouvoir des empires déjà implantés dans la région. Cette colonisation avait pour but d’établir de forts liens économiques. Des lignes de chemin de fer permirent de faciliter les échanges entre l’Asie centrale et la Russie. Cependant, la domination tsariste ne fait pas l’unanimité et quelques révoltes éclatent. En 1924, les frontières de l’Asie centrale sont réorganisées par Staline. Ces dernières jugées d’intangibles par la CEI (Communauté des États Indépendants), les cinq républiques indépendantes seront ainsi fondées en 1991. Tentant actuellement de s’émanciper de la tutelle russe, l’Asie centrale veut redéfinir sa place dans le monde. De plus en plus d’échanges commerciaux ont lieu avec les pays musulmans qui l’entourent (Pakistan, Turquie, Iran), mais aussi avec l’Europe et les États-Unis.

Mosaïque intéressante qu’est maintenant l’Asie centrale. Par sa population variée, ses richesses naturelles indiscutablement importantes et son désir de renaissance, la région perçoit l’avenir avec optimisme, malgré tout le travail qui reste à accomplir.